Voyage Fantastique

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Viviane Scaramiglia « Souviens-toi que tu vas mourir ». C’est avec sa mystérieuse bague à messages Memento Mori que Sarah Mugnier libère sa passion pour la Renaissance. Une pièce aussi symbolique que féérique au cœur de Maison Belmont, la nouvelle marque qui offre à Genève une collection de joaillerie précieuse. Il faut toujours chercher le futur dans les plis du passé. Plongeant dans les idéaux de la Grèce et de la Rome antiques, quelque deux siècles de miracle italien auront suffi pour donner une autre direction à la pensée, renouveler de fond en comble l’art, l’architecture et la littérature à travers l’Europe. Quant à Sarah Mugnier, touchée par le monde du bijou depuis l’enfance, elle délie ses créations comme des narrations, telle la bague spectaculaire Memento Mori qui révèle sa fascination pour ce tournant magique de notre histoire qui plaça la joaillerie sur le terrain fertile de la symbolique. «Je me souviens de la bague ancienne en forme de hibou, dénichée par mon père au marché aux puces. J’avais douze ans, ce fut mon premier bijou. J’ai compris alors qu’un objet peut nous lier à quelqu’un, à un événement ou à soi-même». À LA VIE, À LA MORT La joaillière s’est inspirée d’une bague de fiançailles Memento Mori créée en Allemagne en 1631. Un bijou allégorique composé de deux parties, dont l’unique leçon à tirer, face à la finitude, est d’honorer la vie. Chaque promis gardait une des deux moitiés qui étaient ensuite réunies comme bague de mariage pour l’épouse. L’inscription gravée...

Viviane Scaramiglia

« Souviens-toi que tu vas mourir ». C’est avec sa mystérieuse bague à messages Memento Mori que Sarah Mugnier libère sa passion pour la Renaissance. Une pièce aussi symbolique que féérique au cœur de Maison Belmont, la nouvelle marque qui offre à Genève une collection de joaillerie précieuse.

Il faut toujours chercher le futur dans les plis du passé. Plongeant dans les idéaux de la Grèce et de la Rome antiques, quelque deux siècles de miracle italien auront suffi pour donner une autre direction à la pensée, renouveler de fond en comble l’art, l’architecture et la littérature à travers l’Europe. Quant à Sarah Mugnier, touchée par le monde du bijou depuis l’enfance, elle délie ses créations comme des narrations, telle la bague spectaculaire Memento Mori qui révèle sa fascination pour ce tournant magique de notre histoire qui plaça la joaillerie sur le terrain fertile de la symbolique. «Je me souviens de la bague ancienne en forme de hibou, dénichée par mon père au marché aux puces. J’avais douze ans, ce fut mon premier bijou. J’ai compris alors qu’un objet peut nous lier à quelqu’un, à un événement ou à soi-même».

À LA VIE, À LA MORT

La joaillière s’est inspirée d’une bague de fiançailles Memento Mori créée en Allemagne en 1631. Un bijou allégorique composé de deux parties, dont l’unique leçon à tirer, face à la finitude, est d’honorer la vie. Chaque promis gardait une des deux moitiés qui étaient ensuite réunies comme bague de mariage pour l’épouse. L’inscription gravée sur la tige résonne comme une promesse «Quod Deus conjunxit Homo non separabit» (Ce que Dieu a conjoint, l’Homme ne le séparera pas). En disloquant l’anneau, on y retrouve la coïncidence entre la naissance et la mort : la figure d’un enfant et celle du squelette ne sont séparés que par une infime épaisseur: la vie. «La portée du bijou était alors celle des messages cachés, la symbolique était puissante, observe la créatrice. Le bijou de sentiment en est l’incarnation. Peu de littérature existe sur ce thème, mais si l’on regarde les pièces de cette époque, elles portent toutes des gravures et des inscriptions. De nombreuses pierres de couleurs servaient de talismans, chaque couleur correspondait à des lettres». Revisitée, stylisée, sa bague délivre un message secret caché autour du doigt. La pièce sur-mesure en or jaune, rose ou blanc 18 carats et sertie de diamants taille baguette est entièrement personnalisable. Ornée d’une laque colorée aux tons frais, elle s’allie des pierres fines, améthyste, tourmaline ou encore topaze.

UN PARCOURS HOLISTIQUE

La Renaissance s’achève au XVIIe siècle. Pendant les deux cents ans qui se sont écoulés, les jalons d’une nouvelle bijouterie ont été posés. Grâce à de nouvelles techniques de taille, l’art de mettre en valeur l’éclat des pierres permettra progressivement des prouesses joaillières. Le bijou porte les traces de nouvelles routes maritimes, de cargaisons d’or et de pierres. Botticelli peint la belle Simonetta Vespucci portant autour du cou une cornaline qui représente «Apollon et Marsyas» appartenant à la collection de Laurent Le Magnifique. Au revers des pièces en émail, des grotesques, personnages et éléments architecturaux, coexistent de façon extrêmement poétique. Aucun orfèvre de l’époque ne deviendra aussi célèbre que Léonard de Vinci, génial toucheà-tout et archétype de l’homme de la Renaissance. C’est toutefois sur ce métier de création, alors profondément bouleversé par l’imprimerie, que s’inscrit le voyage de Sarah Mugnier au cœur des métiers d’art. Un parcours qui fait écho à la tendance actuelle dans le monde de la mode comme dans la joaillerie, pour le bijou évocateur de réflexion, d’harmonie, d’amitié, d’éternité ou d’amour infini. LES AILES DE LA SAGESSE Sarah Mugnier est la femme de la Maison Belmont, à Genève. Un hôtel particulier, niché dans une oasis de verdure sur un site improbable préservé du centre-ville. Un coup de cœur pour cette bâtisse conçue en 1911 par le célèbre architecte Edmond Fatio, devenu le porte-flambeau de l’Heimatstil. Inscrite au patrimoine genevois, la propriété sera soumise à une minutieuse rénovation durant deux ans. En décembre 2022, elle va devenir l’exubérant théâtre du lancement de sa marque. Un monde fantastique entre le cabinet de curiosités et le rêve éveillé. Attirée par l’artisanat, Sarah concrétise un rêve de longue date. «Comme pour beaucoup d’entre nous, la pandémie a servi de déclic positif dans ma trajectoire». Après une formation dans la communication, elle démarre chez Christie’s au département bijouterie. «J’ai très vite su que la joaillerie serait mon univers». Elle se frotte au monde de l’horlogerie, chez Breguet, Léon Hatot, puis au sein de la Maison Bovet, puis elle met le cap sur New York en 2010 pour se spécialiser en gemmologie. À son retour, elle analyse les bijoux pour un négociant de la place, lors de ventes aux enchères. C’est là que le bijou ancien déteint sur elle. Sarah est fascinée par leur histoire. Après avoir vécu à Istanbul durant trois ans, la voici désormais traverser un univers de liberté, sans directeur marketing ni demandes de studios de créations. Des couleurs flamboyantes, des pierres aux mille reflets ont donné vie à ses premières pièces atypiques. Le bracelet Le Grand Bal s’inspire des éléments octogonaux du plafond à caissons de son salon. Espiègle, la bague Le Grand Banquet inspirée des verres bicolores Les Endiablés de Saint-Louis est un bijou cinétique que l’on renverse selon l’humeur. Une coupe pour le jour et une pour le soir. Il y a aussi Le Petit Salon inspiré d’un masque vénitien de la Renaissance. Quant à sa Memento Mori, elle inaugure une première collaboration avec la marque londonienne Wings of Wisdom, fondée par sa sœur Catherine, pour une collection de haute joaillerie axée sur le renouveau des styles anciens. Des bijoux à symboles et à messages, en phase avec un luxe holistique qui va au-delà des chemins communs. Des esquisses, des moodboards, c’est Sarah qui imagine et confie l’exécution technique aux meilleurs artisans, car certaines créations relèvent de prouesses techniques. Produite en Turquie, pays traditionnellement ancré dans l’artisanat joaillier, la Memento Mori est ensuite déclinée en version personnalisée par les trois ateliers genevois avec lesquels Sarah Mugnier collabore.

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