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L'unique trait de pinceau « Par le moyen de l'Unique Trait de Pinceau, l'homme peut restituer en miniature une entité plus grande sans rien en perdre : du moment que l'esprit s'en forme d'abord une vision claire, le pinceau ira jusqu'à la racine des choses. L'encre, en imprégnant le pinceau, doit le doter d'aisance ; le pinceau, en utilisant l'encre, doit la douer d'esprit. L'aisance de l'encre est une question de formation technique ; l'esprit du pinceau est une question de vie. Au milieu de l'océan de l'encre, il faut établir fermement l'esprit ; À la pointe du pinceau, que s'affirme et surgisse la vie ; Sur la surface de la peinture s'opère une complète métamorphose ; Au milieu du chaos s'installe et jaillit la lumière ! À ce point, quand bien même le pinceau, l'encre, la peinture, tout s'abolirait, le Moi subsisterait encore, existant par lui-même. Car c'est moi qui m'exprime au moyen de l'encre, et non l'encre qui est expressive par elle-même ; c'est moi qui trace au moyen du pinceau, et non le pinceau qui trace de lui-même. J'accouche de ma création, ce n'est pas elle qui pourrait accoucher d'elle-même. À partir de l'Un, l'innombrable se divise ; à partir de l'innombrable l'Un se conquiert. La métamorphose de l'Un produit Yin et Yang – et voilà que toutes les virtualités du monde se trouvent accomplies. » Propos sur la peinture, extraits, SHITAO, vers 1710 Traduction de Pierre Ryckmans Célébrant l’encre dans ses multiples formes et expression, la galerie Schifferli présente,  à l’occasion de cette 25e édition d’AVV, des œuvres...

L’unique trait de pinceau

« Par le moyen de l’Unique Trait de Pinceau, l’homme peut restituer en miniature une entité plus grande sans rien en perdre : du moment que l’esprit s’en forme d’abord une vision claire, le pinceau ira jusqu’à la racine des choses.

L’encre, en imprégnant le pinceau, doit le doter d’aisance ; le pinceau, en utilisant l’encre, doit la douer d’esprit. L’aisance de l’encre est une question de formation technique ; l’esprit du pinceau est une question de vie.

Au milieu de l’océan de l’encre, il faut établir fermement l’esprit ;
À la pointe du pinceau, que s’affirme et surgisse la vie ;
Sur la surface de la peinture s’opère une complète métamorphose ;
Au milieu du chaos s’installe et jaillit la lumière !
À ce point, quand bien même le pinceau, l’encre, la peinture, tout s’abolirait, le Moi subsisterait encore, existant par lui-même. Car c’est moi qui m’exprime au moyen de l’encre, et non l’encre qui est expressive par elle-même ; c’est moi qui trace au moyen du pinceau, et non le pinceau qui trace de lui-même. J’accouche de ma création, ce n’est pas elle qui pourrait accoucher d’elle-même.
À partir de l’Un, l’innombrable se divise ; à partir de l’innombrable l’Un se conquiert. La métamorphose de l’Un produit Yin et Yang – et voilà que toutes les virtualités du monde se trouvent accomplies. »

Propos sur la peinture, extraits, SHITAO, vers 1710
Traduction de Pierre Ryckmans

Célébrant l’encre dans ses multiples formes et expression, la galerie Schifferli présente,  à l’occasion de cette 25e édition d’AVV, des œuvres remarquables de Rodolphe Bresdin, Odilon Redon, Louis Soutter, Victor Brauner, Hans Bellmer, Gaston Chaissac, Jean Dubuffet, Henri Michaux, Bram van Velde, Antoni Tapies, Tal Coat ou encore Fabienne Verdier.

Légende image:

HENRI MICHAUX
Sans titre, circa 1957
Encre de chine sur papier
56,5 x 76 cm

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