Bonhams Dans l’intimité de Pierre Le-Tan
Décédé en 2019, le fils du peintre Lê Phô a très rapidement acquis la fibre artistique. Au-delà de collectionner très jeune, il dessine énormément et envoie des feuilles au magazine New Yorker qui le publie. Sa carrière d’illustrateur est lancée. Pierre Le-Tan va réaliser des campagnes publicitaires (pour The New York Times, Vogue ou Harper’s Bazaar), illustrer des ouvrages, en écrire même, peindre des toiles pour des restaurants comme Le Mirabelle à Londres ou imaginer des décors de films à l’instar de Quadrille (1997) de Valérie Lemercier. Le 19 décembre, Bonhams Cornette de Saint Cyr propose à la vente un ensemble inédit de dessins et de peintures de Le- Tan, confié par la famille de l’artiste. Ainsi de Portrait d’un jeune homme, d’après Parmigianino (Le Parmesan), une encre sur papier attendue entre 1 500 et 2 500 euros ou de divers papiers dans lesquels son goût pour les morceaux d’objets qu’il chinait se retrouve à l’image de Tête de Putto ou d’une Tête d’Holopherne (2 400-3 400 euros). À noter également, certains dessins colorés avec des scènes de rue comme La boutique Hermès (2 400-3 400 euros) ou des scènes d’intérieur avec Au restaurant (2 000-3 000 euros). Enfin, des huiles sur toile aux couleurs kitsch, signature de Pierre Le-Tan, comme dans le Portrait de David Rowlandson Preston assis sur un canapé violet, estimé entre 40 000 et 60 000 euros. « Le Monde de Pierre Le-Tan », 19 décembre 2023, Bonhams Cornette de Saint Cyr, 6, avenue Hoche 75008 Paris, bonhams.com
Hubert Guerrand-Hermès : fou de la duchesse de Berry
Feu Hubert Guerrand-Hermès a vécu la vie glamour d’un bon vivant, connaisseur de l’art sous toutes ses formes. Après tout, il était l’arrière-arrière-petit-fils du fondateur d’Hermès et l’un des hauts dirigeants de l’empire du luxe, qui a contribué à transformer l’entreprise de maroquinerie française en une référence internationale en matière de style. Grand esthète, il s’entoure des fruits de son art de vivre – tableaux de maîtres anciens, meubles royaux français, art contemporain – dans sa grande demeure parisienne, l’Hôtel de Lannion où sa passion qu’il vouait à Marie-Caroline, la duchesse de Berry, transparaît dans toutes les pièces. Sept ans après son décès, Sotheby’s met à l’encan sa vaste collection. Près d’un millier d’oeuvres d’art, de livres rares et d’objets précieux sont proposés lors de quatre ventes aux enchères du 13 au 15 décembre pour près de 15 millions d’euros. À noter parmi les effets de la princesse des Deux Siciles, son nécessaire à dessin (vers 1830) par Alphonse Giroux, avec des miniatures la représentant de Joseph- Hippolyte Lequeutre (30 000-50 000 euros) ou son bracelet en or orné de son portrait en miniature, signé Millet, vers 1820-1830 (5 000-7 000 euros). Parmi les objets les plus estimés et dans un tout autre genre, figurent les bronzes du bestiaire de François-Xavier Lalanne avec un couple de singes estimé entre 1 et 2 millions d’euros et un couple de sangliers topiaires (100-150 000 euros, une huile noire de 1977 par Pierre Soulages (700 000-1 million d’euros) ou un Concetto Spaziale de 1960 signé Lucio Fontana (300 000-500 000 euros). Enfin, citons la présence de meubles d’époque, notamment une chaise ayant appartenu à Marie-Antoinette, qui faisait partie de son boudoir au château de Versailles, en noyer sculpté doré d’époque Louis XVI et portant le cachet de Georges Jacob (vers 1784-85). « Collection Hubert Guerrand-Hermès de l’Hôtel de Lannion », 13-15 décembre 2023, Sotheby’s Paris, 76, rue du Faubourg Saint Honoré 75008 Paris, sothebys.com
Sotheby’s adjuge le deuxième tableau le plus cher de Pablo Picasso
Cette vente du 8 novembre 2023 était attendue. Il s’agissait de la dispersion de la collection de la défunte mécène du Whitney Museum of American Art, Emily Fisher Landau. Au total, la vente a rapporté 351,6 millions de dollars. Mais environ un tiers de cette somme provient du portrait de Marie-Thérèse Walter, Femme à la montre, réalisé par Pablo Picasso en 1932, adjugé à 121 millions de dollars, soit le deuxième prix le plus élevé aux enchères pour l’artiste espagnol.
Plongée dans le mobilier classique chez Artcurial
Sur deux jours, les 13 et 14 décembre, la maison parisienne orchestre une importante vacation de mobilier et objets d’art. Au total, le catalogue recense plus de quatre cents lots de provenances prestigieuses et issus de collections privées européennes, deux critères clés qui font la joie des passionnés. Le XVIIIe siècle est notamment à l’honneur avec la dernière garniture en porcelaine de Sèvres achetée par Louis XV en 1773 et ayant figuré dans l’exposition dédiée au souverain au château de Versailles l’an dernier (est. 400 000-600 000 euros). Attendu aussi, un exceptionnel secrétaire en vernis européen qui imite les laques chinoises et estampillé par le célèbre ébéniste français Jean-François Leleu, connu pour la simplicité de ses lignes et ses travaux pour Mme du Barry ou le prince de Condé (est. 30 000-50 000 euros). Du côté de Louis XVI, on retrouve une commode de Jean-Henri Riesener (ébéniste favori de Marie-Antoinette et maître incontesté du mobilier Louis XVI) et Adam Weisweiler, livrée en 1782 pour l’usage de Joly de Fleury, le contrôleur général du monarque à l’hôtel du Grand Contrôle à Versailles (est. 60 000-80 000 euros). Last but not least, la Régence est également de la partie à travers une rare paire de consoles (est. 30 000-50 000 euros) ainsi qu’une table monumentale à la façade richement sculptée de trophées et de rinceaux de feuillages, en provenance des anciennes collections du château de Montmort (est. 60 000-80 000 euros). « Mobilier & objets d’art », 13-14 décembre 2023, Artcurial, 7, Rond-Point des Champs-Elysées Marcel Dassault 75008 Paris, artcurial.com
L’audace de Piaget chez Artcurial
À l’occasion des cent cinquante ans de la maison Piaget et lors de ses traditionnelles ventes de prestige monégasques du début d’année, Artcurial présente une vacation-rétrospective inédite. Celle-ci met en lumière les multiples facettes de la mythique manufacture, de ces mouvements extra-plats à ses créations extravagantes des années soixante-dix en passant par la Piaget Society incarnée par des figures comme Jackie Kennedy, Elizabeth Taylor ou Salvador Dalí. « L’ année 2024 sera l’occasion de célébrer la naissance d’une maison qui n’a cessé de se réinventer depuis cent cinquante ans, et, dont le style séduit encore toutes les générations », assure Marie Sanna Legrand, directrice du département Horlogerie de Collection chez Artcurial. Ainsi, le style Piaget est à l’honneur à travers une sélection de montres, manchettes, sautoirs et bijoux vintage portant en eux toute la créativité aussi raffinée qu’audacieuse de la marque. « 150 ans de Piaget », janvier 2024, Artcurial, Hôtel Hermitage, Monte-Carlo, artcurial.com
Pescheteau-Badin : Écrire à la manière de Louis XV
À Drouot, l’étude Pescheteau-Badin met à l’encan la table à écrire de Louis XV. Celle-ci a été réalisée pour le Petit Trianon en 1771 par Jean-Henri Riesener, ébéniste de la Couronne entre 1774 et 1785. Cet objet est un témoin privilégié de la dernière partie de la vie du souverain dans le domaine et aux côtés de Madame du Barry. Lors des transformations du Petit Trianon demandées par Marie-Antoinette, le meuble a rejoint le Garde-Meuble de la Couronne où il fut restauré en 1788 par Guillaume Benneman, le successeur de Riesener. « Il s’agit d’un des rares meubles que Louis XV a côtoyé très régulièrement, dont il s’est servi, à un moment heureux de son existence », note l’expert Pierre-François Dayot. Véritable meuble du quotidien, la table permettait à Louis XV d’écrire un billet doux ou de ranger des effets personnels grâce à un mécanisme ingénieux laissant dévoiler trois compartiments dissimulés. Un morceau d’histoire attendu entre 150 000 et 200 000 euros. « Vente Classique Prestige », 12 décembre 2023, Pescheteau- Badin, Hôtel Drouot, 9, rue Drouot 75009 Paris, pescheteau-badin.com
Bonhams disperse la collection Hartman
L’antiquaire Alan Hartman et son épouse Simone, ont réuni au cours de leur vie une importante collection personnelle de tableaux impressionnistes et modernes. Ces grands mécènes ont contribué à enrichir les collections de nombreuses institutions à travers le monde, comme le Museum of Fine Arts de Boston, le Metropolitan Museum of Art de New York, le Brooklyn Museum à New York et le Musée d’Israël à Jérusalem. Parmi les oeuvres emblématiques de leur collection figurent entre autres Sisteron, une peinture de 1902 signée Paul Signac (4-6 millions de dollars), La Seine près de Giverny (1888) de Claude Monet (4-6 millions de dollars) ou encore des toiles d’Alfred Sisley et de Pierre-Auguste Renoir. Le couple s’est aussi intéressé aux oeuvres d’art chinoises et japonaises. Au total, la maison proposera vingt-trois tableaux impressionnistes et modernes et soixante-dix oeuvres d’arts asiatiques. « The Alan and Simone Hartman Collection », 14 décembre 2023, Bonhams New York, 580 Madison Avenue New York, NY, 10022, bonhams.com
