Le 6 mars la collection Barbier-Mueller dispersée chez Christie’s

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Le 6 mars à Paris, la maison met à l’encan un ensemble de plusieurs chefs-d’oeuvre qui proviennent de la famille Barbier-Mueller, certainement la plus grande collection d’art premier au monde encore en mains privées. Masque Baoulé Côte d’Ivoire Photo Vincent Girier Dufournier. © Christie’s Images Lmt 2024 Les Mueller émergent plus ou moins avec l’avènement du XXe siècle. C’est une famille industrielle, active dans le décolletage, sûrement heureuse de sa réussite bourgeoise dans une petite ville pleine de charme, Soleure, à 30 kilomètres de Berne. Le désir de collection débute en 1907, lorsque Josef Mueller tombe sous le charme du portrait La Jeune Fille à la capucine de Cuno Amiet. C’est son premier achat. Suivra un impressionnant triptyque de Ferdinand Hodler, l’Amour, connu pour avoir été exposé à Genève et qui scandalisa le public. Après un stage aux États-Unis et l’acquisition d’autres oeuvres comme des Kandinsky, Josef est de retour à Soleure. Très vite, une envie d’aventure se fait sentir. Il s’en va à Paris puis enchaîne sur l’Afrique avec le peintre Henri Dufaux afin de suivre l’itinéraire emprunté auparavant par André Gide. Masque Kwélé, Gabon Photo Vincent Girier Dufournier. © Christie’s Images Lmt 2024 Néanmoins, Josef Mueller ne trouve rien à acheter à l’heure où une quête d’art exotique commence à exciter les esprits curieux en Europe. Nous sommes dans les années 1920 et le collectionneur et érudit développe un intérêt pour les masques africains qu’il chine chez des marchands parisiens comme Moris, Charles Ratton, Pierre Vérité, Jean Roudillon...

Le 6 mars à Paris, la maison met à l’encan un ensemble de plusieurs chefs-d’oeuvre qui proviennent de la famille Barbier-Mueller, certainement la plus grande collection d’art premier au monde encore en mains privées.

Masque Baoulé Côte d’Ivoire Photo Vincent Girier Dufournier. © Christie’s Images Lmt 2024

Les Mueller émergent plus ou moins avec l’avènement du XXe siècle. C’est une famille industrielle, active dans le décolletage, sûrement heureuse de sa réussite bourgeoise dans une petite ville pleine de charme, Soleure, à 30 kilomètres de Berne. Le désir de collection débute en 1907, lorsque Josef Mueller tombe sous le charme du portrait La Jeune Fille à la capucine de Cuno Amiet. C’est son premier achat. Suivra un impressionnant triptyque de Ferdinand Hodler, l’Amour, connu pour avoir été exposé à Genève et qui scandalisa le public. Après un stage aux États-Unis et l’acquisition d’autres oeuvres comme des Kandinsky, Josef est de retour à Soleure. Très vite, une envie d’aventure se fait sentir. Il s’en va à Paris puis enchaîne sur l’Afrique avec le peintre Henri Dufaux afin de suivre l’itinéraire emprunté auparavant par André Gide.

Masque Kwélé, Gabon Photo Vincent Girier Dufournier. © Christie’s Images Lmt 2024

Néanmoins, Josef Mueller ne trouve rien à acheter à l’heure où une quête d’art exotique commence à exciter les esprits curieux en Europe. Nous sommes dans les années 1920 et le collectionneur et érudit développe un intérêt pour les masques africains qu’il chine chez des marchands parisiens comme Moris, Charles Ratton, Pierre Vérité, Jean Roudillon ou Ernst Ascher. Après un retour en Suisse en 1942 pour cause de maladie, sa fille Monique et son gendre, Jean-Paul Barbier-Mueller, lui-même passionné d’art océanien et indonésien, poursuivent sa passion. Une passion conservée au sein du musée Barbier-Mueller, ouvert à Genève en 1977, et dont une partie de ses milliers de trésors va être dispersée le 6 mars 2024 chez Christie’s, à Paris.

Une galaxie de chefs-d’œuvre

« Les collections Barbier-Muller sont un monde à part, une galaxie de chefs-d’œuvre dont la qualité et la diversité semblent renvoyer à un âge où collectionner, vivre entouré d’art, n’avait pas tout à fait le même sens qu’aujourd’hui », confie Stéphane Martin, président honoraire du musée du quai Branly-Jacques Chirac à Paris et grand ami de la famille de collectionneurs suisses.

Statue Nkisi n’kondi, République Démocratique du Congo Photo Vincent Girier Dufournier. © Christie’s Images Lmt 2024

En effet, l’ensemble raconte la grande Histoire de l’amour occidental pour les arts africains et océaniens et plus généralement celle du marché de cette niche de passionnés des « créations lointaines » dont la cote ne cesse de grimper. Au catalogue, on retrouve une centaine de statues, masques et autres objets pour une estimation globale comprise entre 1 et 3 millions d’euros.

Parmi ces « fleurons » (un terme plébiscité par Jean-Paul Barbier-Mueller), dont pour la plupart, les estimations n’ont pas été divulguées, une tête de reliquaire Fang Betsi, achetée en 1939 à Paris chez Anthony Innocent Moris, l’un des plus grands marchands d’ethnographie de son époque, remarquable par son élégance et sa patine sombre. Également, un masque-antilope Kwélé du Gabon, acquis en 1979 par le couple Barbier-Mueller, sobre par ses lignes pures et sa bichromie (est. 300 000-500 000 euros).

Bouclier de prestige, Îles Salomon Photo Vincent Girier Dufournier. © Christie’s Images Lmt 2024

Par ailleurs, on relève la statue d’une princesse Nkisi Songyé achetée à la maison de ventes Drouot en 1937 (est. 300 000-500 000 euros), un masque Baoulé de Côte d’Ivoire et la figure d’un spectaculaire « hurleur » Nkisi N’Kondi du Kongo, entièrement percée de clous. Enfin, on note aussi la présence d’un saisissant bouclier de prestige des îles Salomon, déniché par Josef Mueller en 1939 (est. 500 000-700 000 euros).

Barbier-Mueller. Art as legacy », 6 mars 2024, Christie’s, 9 avenue Matignon, 75008 Paris, christies.com

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