Un des meilleurs portraitistes de la fin du XIX ème siècle et du début du XXème auquel le musée d’Orsay rend hommage dans une extraordinaire rétrospective avec plus de quatre-vingt-dix tableaux parmi les plus célèbres .
Une première en France où il est peu connu.
Sa virtuosité à l’époque avait créé des jalousies et avait égratigné sa renommée … Né à Florence en 1856, mort à Londres en 1925, de nationalité américaine, Sargent est arrivé à Paris grâce à ses parents qui voyagent dans toute l’Europe.
À treize ans, il commence à dessiner à Rome, puis à Florence en fréquentant des ateliers et l’Académie des arts.
En 1874, sa famille s’installe à Paris, sa mère est aquarelliste donc la capitale de l’art l’attire … Lui-même frappe à la porte du célèbre portraitiste Carolus-Duran et entre à l’École des beaux-arts. Une formation moderne, impressionnante et académique marquera son œuvre.
Cependant, il ne s’immerge pas dans la vie parisienne mondaine. Timide et travailleur acharné, sa vie privée reste secrète .
Dès 1877, il se fait connaître au Salon avec ses portraits et entre au Cercle de l’union artistique, un club sélect réunissant artistes et intellectuels. Ses premières commandes arrivent grâce à ses contacts .
Dès 1881, la réputation de Sargent est assise, il développe une stratégie personnelle : ne pas attendre une commande mais suggérer à des personnes influentes de poser pour lui !
Il est fin psychologue, cultivé et polyglotte . Le succès démarre !
C’est à ce moment qu’il fera le portrait le plus audacieux celui de « Madame X ».
Dans cette peinture, il brise les conventions: son modèle est de profil, c’est Virginie Gautreau, femme de banquier… Il est fasciné par sa beauté, il l’a peinte outrageusement fardée dans une robe qui montre son corps avec une bretelle tombante ! Un scandale … Il devra retoucher le tableau.
Il casse les codes, il met l’accent sur les détails des costumes et la nonchalance , « Le Docteur Pozzi dans son intérieur » en est l’exemple.
Peintre des couleurs et des lumières , il aime travailler sur les contrastes . Il produit beaucoup et s’essaie aussi aux paysages qui sont magnifiques !
Après cette période parisienne prolifique, il part outre-Manche en 1884 et se fait connaître à Londres tout en revenant souvent à Paris où il participera à l’Exposition universelle de 1889. Il devient chevalier de la Légion d’honneur et entre ensuite dans la collection nationale , suprême reconnaissance accordée à ce peintre maîtrisant une technique précoce et un talent prodigieux.
Il a su dompter la matière et la lumière, capter l’intimité et l’émotion de ses modèles. Trop audacieux parfois !
En parcourant cette exposition, le public pourra admirer des œuvres restées méconnues … lacune réparée donc !
Retour d’un peintre sublime, surdoué et novateur, ni tout à fait impressionniste, ni tout à fait académique . Éblouissant !
musée d’Orsay (https://www.musee-orsay.fr/fr/agenda/expositions/john-singer-sargent-eblouir-paris)
