Il est le « papa » de Titeuf, ce coquin coiffé d’une huppe devenu ce phénomène social mondialement connu de tous les enfants mais également de leurs parents. ZEP vient de publier Dessiner le monde. Conversations avec Romain Brethes, un grand livre d’entretiens illustré qui offre une plongée
des origines de l’artiste d’hier à aujourd’hui. À l’occasion des vingt-cinq ans du prochain Festival des Sommets Musicaux de Gstaad 2025, il prépare avec le directeur artistique et violoniste Renaud Capuçon un spectacle musical et dessiné : L’Odyssée de double croche. Entre toutes ses activités, il a trouvé le temps de répondre au questionnaire d’Artpassions.
Aussi loin que vos souvenirs remontent, quelle a été votre première émotion artistique ?
Elle est liée à la bande dessinée. Ma soeur, de quatre ans mon ainée, recevait le Journal de Mickey. Je ne savais pas encore lire, mais un enfant lit instincti-vement une image. Je me suis plongé dans ces his-toires et je pense ne jamais en être ressorti.
Quelle est l’importance de l’art dans votre vie ?
Il en occupe la presque-totalité. Je n’ai jamais tra-vaillé dans un bureau, ni dans un fast-food pour survivre à mes débuts. Je n’ai fait que dessiner, des-siner, raconter des histoires et jouer de la musique.
Les artistes ou l’artiste que vous admirez le plus ?
Gotlib et Franquin pour la bande dessinée. J’ai une immense admiration pour Charlie Chaplin, un ra-conteur d’histoires inégalable et je suis fan de Bob Dylan, dont la faculté à se réinventer me fascine.
Vos œuvres incontournables ?
Ma bibliothèque en est remplie. J’aime vivre en-touré de livres. D’ailleurs, entre livre et vivre, il n’y a qu’une lettre de différence. La musique est très présente aussi. Je ne pourrais pas me séparer des mes vinyles. Si je le pouvais, j’aurais des ta-bleaux de Hodler, de Monet, de Rembrandt, de Raphaël et de Basquiat sur mes murs. Mais je vais les voir au musée dès que je peux. Comme on irait rendre visite à un ami. J’aime passer du temps en leur compagnie. J’ai l’impression d’être un meil-leur humain.
Comment êtes-vous meublé ? Plutôt épuré ou chargé de souvenirs… ?
Chargé. Mon atelier ressemble à un immense ca-binet de curiosités. Il y a des dessins partout, des livres rares, des guitares, des vieux jouets et des livres, des livres, des livres…
Quelle exposition ou évènement conseilleriez-vous actuellement ?
J’aime beaucoup le musée Jacquemart-André, à Paris. Le lieu est à lui-seul une raison de visite. En ce moment, il expose des trésors de la Villa Borghese. Un voyage dans le temps ! Et évidem-ment, avant fermeture pour cinq ans, il faut al-ler au Centre Pompidou avec, pour la première fois, une immense exposition sur la bande dessi-née. On voit le foisonnement et la richesse de cet art, sur une centaine d’années ! Il ne manque que Rodolphe Töpffer, l’inventeur de la BD, à Genève, au début du XIXe siècle. Ce sera réparé dans le fu-tur musée de la Bande Dessinée de Genève, qui ouvrira ses portes en 2027. On en reparlera !