De la forêt au Musée du Louvre : l’atelier d’Eva Jospin

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Eva Jospin est l’une des figures montantes de la scène artistique française : travaillant depuis longtemps sur les matériaux organiques, explorant inlassablement le thème et le registre ornemental que fournissent la forêt et le végétal, elle expose en ce moment une œuvre monumentale intitulée Panorama dans la cour carrée du musée du Louvre. C’est un mur hérissé de troncs, de branches, de rameaux, de lianes et de brindilles agglutinées qui s’élève devant vous, impénétrable : dans la candeur incolore du carton, tout cela s’entremêle, s’accroche, s’épouse en ondulant pour donner vie à un rythme entêtant et mystérieux qui s’étire en de longs bas-reliefs. Ces murailles végétales sculptées, débitées et dévidées dans la masse dirait-on, sont comprimées dans leur format rectangulaire – celui d’un grand tableau de paysage – qu’ils occupent totalement, malgré l’absence de cadre. Ils étouffent la surface. Ces lisières de forêts mangent l’espace : la perspective est bouchée, le regard s’enfonce dans la profondeur ménagée par l’étagement des troncs et les différentes saillies du relief, mais c’est une profondeur vaine, sans point de fuite, qui se heurte et ne résiste pas à la frontalité désarmante du motif. La vision ne peut se situer. Elle est comme le promeneur perdu en forêt, sans repères là où chaque arbre se ressemble. À la fois oniriques et naturalistes, ces œuvres qui font penser aussi bien à l’art épuré et végétal d’un Penone qu’à la simplicité graphique des estampes et des paravents japonais, l’artiste française qui les conçoit depuis des années, Eva Jospin, les dessine...

Eva Jospin est l’une des figures montantes de la scène artistique française : travaillant depuis longtemps sur les matériaux organiques, explorant inlassablement le thème et le registre ornemental que fournissent la forêt et le végétal, elle expose en ce moment une œuvre monumentale intitulée Panorama dans la cour carrée du musée du Louvre.

C’est un mur hérissé de troncs, de branches, de rameaux, de lianes et de brindilles agglutinées qui s’élève devant vous, impénétrable : dans la candeur incolore du carton, tout cela s’entremêle, s’accroche, s’épouse en ondulant pour donner vie à un rythme entêtant et mystérieux qui s’étire en de longs bas-reliefs.

Ces murailles végétales sculptées, débitées et dévidées dans la masse dirait-on, sont comprimées dans leur format rectangulaire – celui d’un grand tableau de paysage – qu’ils occupent totalement, malgré l’absence de cadre. Ils étouffent la surface. Ces lisières de forêts mangent l’espace : la perspective est bouchée, le regard s’enfonce dans la profondeur ménagée par l’étagement des troncs et les différentes saillies du relief, mais c’est une profondeur vaine, sans point de fuite, qui se heurte et ne résiste pas à la frontalité désarmante du motif. La vision ne peut se situer. Elle est comme le promeneur perdu en forêt, sans repères là où chaque arbre se ressemble.

À la fois oniriques et naturalistes, ces œuvres qui font penser aussi bien à l’art épuré et végétal d’un Penone qu’à la simplicité graphique des estampes et des paravents japonais, l’artiste française qui les conçoit depuis des années, Eva Jospin, les dessine puis les construits patiemment dans son vaste et lumineux atelier des Frigos, dans le XIIIe arrondissement parisien.

Tancrède Hertzog

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