ART EN VIEILLE VILLE

Vue de l’exposition Mireille Gros
à la galerie Anton Meier
©Mireille Gros, 2016
Vue de l’exposition Mireille Gros à la galerie Anton Meier ©Mireille Gros, 2016
Temps fort sur les cimaises genevoises Raz-de-marée artistique sur Genève le temps d'une invitation hivernale très singulière qui marque la 20ème édition d'Art en Vielle Ville. Pôle d'excellence incontournable, dix-huit galeristes et musées réunis embrasent le passé et l'avenir de la création. Une exposition suscite toujours l'émotion. Démultipliée par quinze galeristes et trois musées de renom, les mots pour la dire squattent le bout des langues.  Parce qu'il n'est pas de meilleure arme assurément pour appréhender l'avenir que de jeter un regard sur le passé et le présent, cette 20ème édition d'Art en Vieille Ville(AVV) confirme sa dynamique offerte à la pluralité de l'art. Que l'œuvre touche, heurte ou interpelle, elle se révèle effectivement au cœur d'un parcours rythmé par la diversité des formes et des temps artistiques. De l'Antiquité aux expressions modernes et contemporaines,  voilà le panorama bisannuel qui attire depuis dix ans un public de collectionneurs et amateurs avertis. Née en 2007 du désir de raviver la flamme d'un cœur de cité assoupi et réunir  les passions autour d'œuvres répertoriées de qualité, l'association a relevé son défi en  positionnant la Vieille Ville comme un lieu d'art désormais incontournable en Europe. Vue de l’exposition Mireille Grosà la galerie Anton Meier©Mireille Gros, 2016 Au vif du parcours, Serge Poliakoff Après la virevoltante soirée des vernissages, le 3 novembre dernier, on y revient seul à seul pour des contemplations aussi privilégiées qu'éclectiques. Du côté de l'exceptionnel, les Poèmes plastiques (1950 à 1959) de Serge Poliakoff présenté chez...

Temps fort sur les cimaises genevoises

Raz-de-marée artistique sur Genève le temps d’une invitation hivernale très singulière qui marque la 20ème édition d’Art en Vielle Ville. Pôle d’excellence incontournable, dix-huit galeristes et musées réunis embrasent le passé et l’avenir de la création.

Une exposition suscite toujours l’émotion. Démultipliée par quinze galeristes et trois musées de renom, les mots pour la dire squattent le bout des langues.  Parce qu’il n’est pas de meilleure arme assurément pour appréhender l’avenir que de jeter un regard sur le passé et le présent, cette 20ème édition d’Art en Vieille Ville(AVV) confirme sa dynamique offerte à la pluralité de l’art. Que l’œuvre touche, heurte ou interpelle, elle se révèle effectivement au cœur d’un parcours rythmé par la diversité des formes et des temps artistiques. De l’Antiquité aux expressions modernes et contemporaines,  voilà le panorama bisannuel qui attire depuis dix ans un public de collectionneurs et amateurs avertis. Née en 2007 du désir de raviver la flamme d’un cœur de cité assoupi et réunir  les passions autour d’œuvres répertoriées de qualité, l’association a relevé son défi en  positionnant la Vieille Ville comme un lieu d’art désormais incontournable en Europe.

Vue de l’exposition Mireille Gros à la galerie Anton Meier ©Mireille Gros, 2016
Vue de l’exposition Mireille Gros
à la galerie Anton Meier
©Mireille Gros, 2016

Au vif du parcours, Serge Poliakoff

Après la virevoltante soirée des vernissages, le 3 novembre dernier, on y revient seul à seul pour des contemplations aussi privilégiées qu’éclectiques. Du côté de l’exceptionnel, les Poèmes plastiques (1950 à 1959) de Serge Poliakoff présenté chez Interart. Une figure marquante de la seconde Ecole de Paris qui, après avoir passé pour l’enfer du goût, connaît un regain de faveur. Vibrations de la matière, couleurs concentrées, agencement savant des formes qui s’équilibrent dans une tension énergique contenue: ses toiles reconnaissables au premier coup d’œil  soulignent le triomphe de l’abstraction dans une Europe d’avant-garde qui jettera ses feux face à une Amérique bientôt triomphante. La sélection d’œuvres aussi lumineuses que silencieuses met en exergue une singularité d’approche particulièrement sensible.  Elle n’a d’autre objet, écrivait Paul Guéguen,  que » ce rêve des formes en soi qui est le grand mystère à élucider de l’abstrait ».

Mnémosyne

Après New York et Paris, « Mnemosyne », c’est l’exposition somptueuse de

Phoenix Ancien Art allié pour la première fois à Helly Nahmad Gallery pour cette jubilatoire juxtaposition d’antiquités grecques et romaines  et d’œuvres de Giorgio De Chirico. Ruines classiques essaimées dans des vallées désertes, chevaux héroïques dans des paysages balayés par le vent, scènes de gladiateurs: souvent mal comprises, les peintures réalisées dès 1919 par l’artiste italien se révèlent avec bonheur dans ce dialogue inédit avec de rares pièces antiques, toutes provenant de prééminentes collections privées. Selon la légende, sans la déesse Mnémosyne nous n’aurions pas de mémoire… En revenant sur les bases de l’inspiration et de la création, l’exposition nous rappelle combien l’Antiquité garde toute sa place dans la modernité d’aujourd’hui et de demain.

Andrea Gabutti

Tessinois installé à Genève, il propose ses œuvres récentes chez Rosa Turetsky  dont on connaît le goût prononcé pour le noir et blanc. Un travail à la mine de plomb, une écriture envoûtante, à la fois délicate et minutieuse où la nature se fait très présente. L’enchevêtrement des lignes plonge dans un monde entre réalité et abstraction, tandis que l’alternance des pleins et des vides, telle une respiration, ouvre sur un ailleurs vers lequel s’envole la libre interprétation du spectateur.

Jan Voss

Sonia Zannettacci  a toujours défendu la figuration narrative, d’Erro (n.b. pour le correcteur: accent aigu sur le o)  à Peter  Klasen en passant par Jacques Monory. Jan Voss a donc sa place chez elle. En 1960, dans un moment de tension entre abstraction et figuration renaissante, l’artiste allemand trouvait dans le climat parisien une agitation culturelle propice à l’expérimentation. Indifférent à l’influence du Pop art, il improvise une écriture cloisonnée à l’aide de figures aux identités capricieuses, dispersées dans un entrelacs de lignes serpentines. Un univers des plus singuliers, poétique et décalé, propice à imaginer toutes sortes d’histoires. À découvrir au fil de ses œuvres récentes, vivifiantes et d’une vigoureuse fraîcheur.

Mireille Gros

Quatre-vingt-dix-neuf  flaques d’eau au milieu de la galerie d’Anton Meier, sous la verrière de l’Athénée. Voyage retour aux racines de la nature, l’installation photographique de Mireille Gros s’entoure d’encres de Chine sur toiles. De retour du parc national de Taï, l’une des dernières forêts primaires d’Afrique, l’artiste suisse entame un travail intensif autour de la préservation de l’écosystème: un univers d’une délicatesse stupéfiante.

Mais encore

Devant un programme aussi foisonnant, difficile d’être exhaustif. Voyons encore du côté de l’inattendu chez Charly Bailly,  « Femina », vaste thème dont la peinture moderne offre des œuvres remarquables,  comme « Mimosa » (1947) de Moïse Kisling. Chez Sébastien Bertrand, les subversions d’Alexander Kosolapov, pilier du « sots art », version russe du Pop art. Autre dernière arrivée dans le giron d’AVV, la Galerie Salomon Lilian expose la peinture particulière du Nord italianisant. Fascinants paysages de montagnes de l’artiste genevois Jean-Antoine Linck (1766-1843) à la Galerie Grand Rue. Installation d’Emmanuelle Michaux interrogeant le mythe cinématographique et son rapport à la mort chez Patrick Gutknecht, tandis que Gagosian, nous plonge avec Douglas Gordon dans le monde du film et de l’art vidéo. Il faut pouvoir s’emplir de cette effervescence artistique tout en contrastes, qui suscitent des dialogues aussi essentiels qu’inattendus entre les œuvres et les époques.

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ART EN VIEILLE VILLE

 

Expositions jusqu’à janvier 2016

www.avv.ch

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