L’ART DE LIRE

À L’OMBRE DES JEUNES FILLES EN FLEURS
À L’OMBRE DES JEUNES FILLES EN FLEURS
À L’OMBRE DES JEUNES FILLES EN FLEURS Hors du temps et des diktats du goût, le peintre Jean-Pierre Cassigneul n’a jamais cessé de brosser des portraits de femmes évanescentes, silhouettes longilignes nonchalamment accoudées sur une balustrade, le regard rêveur tourné vers un horizon marin ou un jardin fleuri. Adulé au Japon dès les années soixante-dix, ce peintre qui a résolument tourné le dos à l’abstraction triomphante s’inscrit davantage dans la lignée d’un Kees van Dongen ou, plus proche de nous, d’un ChapelainMidy dont il fut l’élève. Orchestrée par sa fille Anne-Charlotte et ponctuée d’entretiens intimes, cette ample monographie parue aux éditions Méroé revient sur la carrière féconde de ce portraitiste sensible, chroniqueur d’une société élégante aux accents proustiens qui partage ses loisirs entre Deauville et Monte-Carlo, entre les rivages enchanteurs du lac Léman et la fièvre des hippodromes et des casinos. À contrecourant des modes, la cote de Jean-Pierre Cassigneul ne cesse de s’envoler auprès des collectionneurs suisses, asiatiques et américains. Cassigneul, entretiens par Anne-Charlotte Cassigneul, Méroé, 24,6 x 32 cm, 210 pages. Expositions à venir au Japon dès mai 2020 et à Londres à la Malat Gallery dès le 11 juin. LA RÉSURRECTION DE L’AGNEAU MYSTIQUE LA RÉSURRECTION DE L’AGNEAU MYSTIQUE Étrange destinée que celle de ce somptueux triptyque peint en 1432 par deux peintres flamands, les frères Van Eyck… Après avoir miraculeusement survécu à la furie iconoclaste qui sévit au XVIe siècle, puis à sa confiscation par les troupes françaises révolutionnaires, L’Agneau mystique subit de la part des...

À L’OMBRE DES JEUNES FILLES EN FLEURS

Hors du temps et des diktats du goût, le peintre Jean-Pierre Cassigneul n’a jamais cessé de brosser des portraits de femmes évanescentes, silhouettes longilignes nonchalamment accoudées sur une balustrade, le regard rêveur tourné vers un horizon marin ou un jardin fleuri. Adulé au Japon dès les années soixante-dix, ce peintre qui a résolument tourné le dos à l’abstraction triomphante s’inscrit davantage dans la lignée d’un Kees van Dongen ou, plus proche de nous, d’un ChapelainMidy dont il fut l’élève. Orchestrée par sa fille Anne-Charlotte et ponctuée d’entretiens intimes, cette ample monographie parue aux éditions Méroé revient sur la carrière féconde de ce portraitiste sensible, chroniqueur d’une société élégante aux accents proustiens qui partage ses loisirs entre Deauville et Monte-Carlo, entre les rivages enchanteurs du lac Léman et la fièvre des hippodromes et des casinos. À contrecourant des modes, la cote de Jean-Pierre Cassigneul ne cesse de s’envoler auprès des collectionneurs suisses, asiatiques et américains. Cassigneul, entretiens par Anne-Charlotte Cassigneul, Méroé, 24,6 x 32 cm, 210 pages. Expositions à venir au Japon dès mai 2020 et à Londres à la Malat Gallery dès le 11 juin.

LA RÉSURRECTION DE L’AGNEAU MYSTIQUE

LA RÉSURRECTION DE L’AGNEAU MYSTIQUE
LA RÉSURRECTION DE L’AGNEAU MYSTIQUE

Étrange destinée que celle de ce somptueux triptyque peint en 1432 par deux peintres flamands, les frères Van Eyck… Après avoir miraculeusement survécu à la furie iconoclaste qui sévit au XVIe siècle, puis à sa confiscation par les troupes françaises révolutionnaires, L’Agneau mystique subit de la part des responsables de la cathédrale Saint-Bavon un découpage impie ! L’œuvre fut alors cédée en plusieurs volets pour des sommes dérisoires, avant d’être dispersée. En guise de dommages de guerre, le traité de Versailles rapatria en Belgique les panneaux autrefois vendus, puis ceux-ci furent abrités dans les Pyrénées françaises pendant la Seconde Guerre mondiale…, avant que le régime de Vichy ne permette aux nazis d’entrer en leur possession ! Il faudra tout le courage des Monuments Men pour orchestrer leur retour en Belgique sous la direction du professeur gantois Paul Coremans. Au terme de ces épisodes rocambolesques, une première campagne de restauration se tint au tout début des années cinquante. Plus d’un demi-siècle plus tard et grâce à l’apport des dernières avancées techniques, L’Agneau mystique renaît dans toute sa splendeur métaphysique. Accompagné de textes de spécialistes et de magnifiques photos de détail, l’ouvrage publié aux éditions Flammarion décrypte le symbolisme religieux de cette œuvre d’une virtuosité sans égale, tout en éclairant le contexte historique et sociologique qui l’a vu naître. Et c’est passionnant ! L’Agneau mystique – Van Eyck, collectif, Flammarion, 368 pages, 24,3 x 32 cm, 200 illustrations, poster de l’œuvre inclus.

PATCHWORKS ONIRIQUES DE PETER BEARD

PATCHWORKS ONIRIQUES DE PETER BEARD
PATCHWORKS ONIRIQUES DE PETER BEARD

« Au fil des ans Peter Beard m’a donné un grand nombre de ses photographies ; pour moi les plus fortes sont celles d’éléphants en décomposition, sur lesquelles les carcasses se transforment progressivement en de grandioses sculptures, qui au-delà des simples formes abstraites portent l’empreinte de la vanité et du tragique de la vie », rapportait son ami et compagnon de beuverie, le peintre Francis Bacon. Loin d’être un simple dandy séduisant les plus beaux mannequins du monde et fréquentant les pubs chics de New York ou de Londres, Peter Beard a fait de sa vie une œuvre d’art totale, comme en témoigne l’impressionnant volume des éditions Taschen qui lui est consacré. Collectionneur, photographe et écrivain, il a côtoyé toutes les plus grandes grandes stars de son époque (d’Andy Warhol à Truman Capote, en passant par Salvador Dali et les Rolling Stones), tout en promenant ses appareils photos aux quatre coins de la planète. Mais le choc émotionnel de sa vie sera, sans conteste, l’Afrique dont il magnifiera les paysages grandioses et la faune sauvage. Lié d’amitié avec l’écrivaine danoise Karen Blixen, il témoignera ainsi avec force de la disparition tragique des éléphants du Tsavo, au Kenya, décimés par la famine, dans un livre bouleversant intitulé The End of the Game (La Fin d’un Monde). Offrant une parfaite synthèse entre ses recherches esthétiques et son cheminement personnel, ses diaries (journaux) dans lesquels se mêlent coupures de presse, billets d’avion, collages, dessins, écritures et palimpsestes, sont des petits bijoux d’une rare sophistication.

Peter Beard, par Peter Beard et Nejma Beard, Taschen, relié, 25,8 x 37,4 cm, 770 pages.
Peter Beard, par Peter Beard et Nejma Beard, Taschen, relié, 25,8 x 37,4 cm, 770 pages.

HARTUNG, AU-DELÀ DE L’ABSTRACTION

HARTUNG, AU-DELÀ DE L’ABSTRACTION
HARTUNG, AU-DELÀ DE L’ABSTRACTION

En histoire de l’art comme dans toute discipline, il est des clichés tenaces. Trop longtemps résumé à son statut de « pionnier de l’abstraction lyrique », le peintre allemand Hans Hartung (1904-1989) fut un artiste prolifique et complexe, obsédé par le poids du passé et par le désir de tout conserver, de tout consigner. « Impression de toujours tout perdre », note-t-il ainsi en 1948 parmi des annotations biographiques. Cette peur frénétique de voir les êtres et les choses disparaître trouve sans doute son explication dans le parcours même de celui qui vivra des exils volontaires ou contraints entre la France et l’Espagne, loin de son pays natal contre lequel il choisira de combattre au point d’y sacrifier une jambe en 1944… Autorisé à puiser dans le fonds vertigineux des archives de la Fondation Hartung-Bergman, à Antibes, l’historien de l’art Pierre Wat livre un magnifique essai sur cet artiste autodidacte qui se prit de passion pour le Greco, Rembrandt, Munch, Nolde et Kokoschka, avant de croiser sur son chemin des compagnons de route picturale tels Jean Hélion et Pierre Soulages. Remarquablement illustrée, cette ample monographie retrace ainsi de façon chronologique le parcours foisonnant et expérimental du peintre, depuis ses premières aquarelles abstraites de 1922 au chromatisme flamboyant, jusqu’à ces dernières toiles peintes à la sulfateuse de jardin en 1989, en passant par ces éclaboussures d’encre et acrylique sur métal. Hans Hartung. La peinture pour mémoire, Pierre Wat, Hazan, relié sous coffret, 26 x 31 cm, 280 pages, 170 illustrations.

DIOR ET LINDBERGH : RENCONTRE AU SOMMET !

DIOR ET LINDBERGH  RENCONTRE AU SOMMET
DIOR ET LINDBERGH RENCONTRE AU SOMMET

Ami du cinéaste Wim Wenders, Peter Lindbergh, qui s’est éteint il y a moins d’un an, fut bien plus qu’un simple photographe de mode. Formé à l’Académie des arts de Berlin, puis rejoignant l’aventure du mythique magazine Stern où il côtoie Helmut Newton, Guy Bourdin et Hans Feurer, il s’installe ensuite à Paris où son approche humaniste et son style élégant vont faire sensation. Photographiant ses sujets dans un style pur, « en toute honnêteté », il préfère à la perfection lisse et désincarnée « quelque chose de flou qui se nomme l’émotion ». Proche collaborateur de Dior, Lindbergh a ainsi plongé dans l’effervescence électrique de Times Square, en plein cœur de New York, les plus célèbre ambassadrices et mannequins de la Maison pour livrer quelques-unes de ses images les plus éblouissantes. Restituant l’atmosphère irréelle de ce reportage unique, les éditions Taschen publient deux volumes qui en restituent toute la magie et la poésie onirique… Peter Lindbergh, Dior, textes de l’historien de l’art Martin Harrison, Taschen, deux volumes sous coffret, 28 x 37 cm, 520 pages.

DANS LA TÊTE DE FELLINI

DANS LA TÊTE DE FELLINI
DANS LA TÊTE DE FELLINI

Pour l’auteur d’Amarcord ou de La strada, les nuits semblaient encore plus belles que les jours et étaient peuplées de saynètes aussi excentriques et poétiques que celles que l’on trouve dans ses films. Pendant plus de trois décennies, le maestro a donc consigné avec une régularité obsessionnelle ses rêves dès le réveil, les accompagnant de dessins savoureux et de notations criblées de ratures aux allures de scripts en devenir… Reproduisant fidèlement le manuscrit original du Livre de mes rêves, un splendide ouvrage publié aux éditions Flammarion nous plonge ainsi au cœur même de ces odyssées nocturnes, monde onirique et interlope où l’on croise, aux côtés de Salvador Dali, les créatures hors normes affectionnées par Fellini : Vénus callipyges aux décolletés homériques, numéros de cirque improbables avec éléphants patauds et clowns minables, sans oublier ses autoportraits reconnaissables entre mille avec leur regard naïvement écarquillé et leur mèche rebelle… Célébrant le centenaire de la naissance du cinéaste, cet ouvrage est une merveille tant pour les bibliophiles que pour les amoureux du Septième art. Sa publication coïncide avec la sortie, chez Gallimard, de La loi du rêveur de Daniel Pennac, dialogue imaginaire avec ce livre iconique. Le Livre de mes rêves, Federico Fellini, Flammarion, 584 pages, 24 x 34 cm, 450 illustrations.

OLIVIER O. OLIVIER, PEINTRE MATADOR

OLIVIER O. OLIVIER, PEINTRE MATADOR
OLIVIER O. OLIVIER, PEINTRE MATADOR

Né en 1931 à Paris dans le quartier de Montparnasse, au milieu des tubes de peinture de son père, le peintre Ferdinand Olivier, Olivier O. Olivier (de son vrai nom Pierre Marie Olivier) est un artiste inclassable, onirique, poétique et délicieusement subversif. Sous son pinceau délicat, les bonhommes de neige ont des allures de picadors montés sur des chevaux de bois. Les mains, les cheveux et les corps se métamorphosent ou se prolongent en archet, en violon ou en harpe. Noyés dans la banquise, des concertistes vêtus d’un smoking tentent désespérément de jouer du piano, tandis que des humains en salopettes grises portent à bout de bras des éléphants qu’on croirait préhistoriques. Chez Olivier O. Olivier, les natures mortes se parent de poulpes et de sardines, et les rues des villes sont envahies par des dinosaures et autres créatures chimériques… Oscillant entre fantastique, humour et effroi, les visions oniriques de Olivier O. Olivier fourmillent de détails insolites qui sont autant de cadavres exquis à qui prend le temps de les déchiffrer. Les Cahiers dessinés ont eu l’heureuse idée de consacrer une monographie richement illustrée à ce peintre de l’étrange et de la bizarrerie, qui fut l’ami de Topor et de Fernando Arrabal et devint membre du collège de Pataphysique et du groupe Panique. Tout un programme ! Olivier O. Olivier. Peintures, textes de Philippe Garnier, Sarah Olivier et Olivier O. Olivier, Les Cahiers dessinés, 272 pages.

« À L’AUBE DE ZAO WOU-KI »

À L’AUBE DE ZAO WOU-KI
À L’AUBE DE ZAO WOU-KI

« C’est par Paul Cezanne que je suis venu à l’art français, par Paul Klee que je suis retourné à l’art abstrait. Et ce sont les lavis de Rembrandt qui m’ont donné envie de reprendre les pinceaux chinois, le papier de Chine, l’encre de Chine », confiait avec une pointe d’ironie Zao Wou-Ki au critique d’art Pierre Descargues. Entrepris dès 1995 à l’initiative de Françoise Marquet-Zao, son épouse, le premier volume du catalogue raisonné du plus célèbre des peintres chinois installés en France s’avère un outil de travail indispensable en même temps qu’un somptueux livre d’art. Couvrant la période allant de 1935 à 1958, il montre le cheminement personnel de cet artiste naviguant entre deux rives, entre deux langages. Précisant certains éléments de sa biographie, rectifiant les titres originaux de ses œuvres, l’ouvrage offre une parfaite introduction pour comprendre l’essence même du cheminement de Zao Wou-Ki, ami des poètes et des artistes, infatigable arpenteur de l’invisible. Un émerveillement… Zao Wou-Ki, Catalogue raisonné des peintures. Volume 1 : 1935-1958, collectif sous la direction de Yann Hendgen, Flammarion, 400 pages, 24 x 31 cm. Étui volume 1, accompagné d’un ouvrage inédit signé Dominique de Villepin.

Bérénice Geoffroy-Schneiter

Artpassions Articles

E-Shop

Nos Blogs

Instagram Feed