L’harmonie du monde

Vulcan, Richard de Tscharner
Vulcan, Richard de Tscharner
de Frédéric Möri En une série d'images d'une grande cohérence, Richard de Tscharner propose sa  vision du monde, à la fois photographique et philosophique. Une démarche inhabituelle qui interroge le genre du paysage en photographie.  Dans l’épure minérale tracée par Richard de Tscharner, on distingue sans peine une succession de formes dégagées avec soin du chaos : triangles, courbes, ovales, lignes de force découpant l’espace de façon harmonieuse. L’esprit de géométrie y règne, mais jamais aux dépens de la sensibilité : la glace, la pierre, l’air, le bois, et même l’eau, tout semble pétrifié et pacifié dans l’essence du songe. Par la magie du procédé – le noir et blanc argentique magnifié par des tirages étalant comme des nuanciers toute la palette des gris – le monde, rendu à lui-même, vide d’homme, devient le théâtre énigmatique d’un voyage intérieur. L’empreinte du temps y est omniprésente : des traces de civilisations disparues – kouchite, inca, égyptienne, grecque – ou hors d’âge – bouddhiste, hindouiste ; des glaciers, des reliefs tourmentés, des crêtes de sables sculptées par les vents, un volcan. Des « traces du temps » comme les affectionne Richard de Tscharner, attestant de la précarité des constructions humaines et du lent travail de la terre. Chacun est libre d’y voir ce qu’il souhaite : la vie, les forces telluriques qui parcourent la surface du globe; ou la mort, mais alors bienveillante, apaisée, prometteuse, un adieu serein au monde réduit à son essence. Rien de troublant en apparence, si ce n’est le titre, macabre au premier abord : De profundis:...

de Frédéric Möri

En une série d’images d’une grande cohérence, Richard de Tscharner propose sa  vision du monde, à la fois photographique et philosophique. Une démarche inhabituelle qui interroge le genre du paysage en photographie. 

Dans l’épure minérale tracée par Richard de Tscharner, on distingue sans peine une succession de formes dégagées avec soin du chaos : triangles, courbes, ovales, lignes de force découpant l’espace de façon harmonieuse. L’esprit de géométrie y règne, mais jamais aux dépens de la sensibilité : la glace, la pierre, l’air, le bois, et même l’eau, tout semble pétrifié et pacifié dans l’essence du songe. Par la magie du procédé – le noir et blanc argentique magnifié par des tirages étalant comme des nuanciers toute la palette des gris – le monde, rendu à lui-même, vide d’homme, devient le théâtre énigmatique d’un voyage intérieur. L’empreinte du temps y est omniprésente : des traces de civilisations disparues – kouchite, inca, égyptienne, grecque – ou hors d’âge – bouddhiste, hindouiste ; des glaciers, des reliefs tourmentés, des crêtes de sables sculptées par les vents, un volcan. Des « traces du temps » comme les affectionne Richard de Tscharner, attestant de la précarité des constructions humaines et du lent travail de la terre. Chacun est libre d’y voir ce qu’il souhaite : la vie, les forces telluriques qui parcourent la surface du globe; ou la mort, mais alors bienveillante, apaisée, prometteuse, un adieu serein au monde réduit à son essence. Rien de troublant en apparence, si ce n’est le titre, macabre au premier abord : De profundis: « Des profondeurs j’ai crié vers Toi  » (Psaume 129).

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